Croiser la jambes !


Une de mes élèves m’a dit récemment : « Je croise tout le temps mes jambes lorsque je suis assise ; je sais que c’est très mauvais, mais c’est une habitude dont je n’arrive pas à me débarrasser ! »

Je lui ai suggéré de ne pas dire que c’était très mauvais ; il est important de reconnaître la force de nos habitudes. Se juger est source de tensions inutiles.

Et puis ce n’est pas forcément mauvais : on peut se tenir assis avec les jambes croisées ; si l’on pense à la liberté de son cou et si l’on évite de laisser son thorax s’effondrer vers l’avant en raccourcissant sa colonne vertébrale, pourquoi pas ?

Personnellement, depuis que je travaille la Technique Alexander, j’évite de croiser les jambes lorsque je suis assis. Cependant, je ne demanderai jamais à un élève de ne pas le faire.

J’ai d’ailleurs invité mon élève à profiter de son habitude pour penser à son cou, à son dos, à chaque fois qu’elle croise les jambes en position assise ; ce sera beaucoup plus plaisant et apaisant pour elle que de penser : « c »est très mauvais ! »

Définition


On me demande parfois de définir de la Technique Alexander. Un de mes confrères américain, Michael Ostrow, donne une définition que j’aime bien et traduis volontiers :

« C’est une méthode qui par contact manuel aide les personnes à se défaire de leurs habitudes de tension, stress, limitations, et les emmène vers une manière d’être, de bouger et de réagir plus efficace, plus naturelle, et exempte d’efforts inutiles ».

 

S’habiller


J’observe parfois que certains de mes élèves portent des vêtements qui les serrent. Voilà une source potentielle de tensions inutiles permanentes. D’accord, nous aimons nous sentir beaux, modernes, à la mode, mais se sentir bien dans ses mouvements est tout aussi important.

Je déconseille aux femmes de porter des talons hauts tous les jours ; elles peuvent les réserver aux sorties. Les magazines nous disent que cela plaît aux hommes. Est-ce bien vrai ? Et l’on peut tout aussi bien plaire avec son maintien, la fluidité de ses gestes.

Fantôme


Le  dictionnaire Larousse définit un fantôme comme « l’apparition d’un défunt sous l’aspect d’un être réel ; un revenant. »

Un de mes élèves m’a demandé si avec le travail Alexander l’on pouvait éliminer les habitudes nocives.

Malheureusement, il existe une force de l’habitude qu’il nous faut reconnaître. Aussi, même si l’on sait empêcher consciemment une habitude de nous nuire, grâce au processus du temps d’arrêt et des directives que l’on se donne pour se recentrer, l’on ne peut empêcher qu’elle survienne à un moment ou un autre.

« Les habitudes seraient immortelles, donc… » m’a-t-il déclaré. « Elles peuvent s’apaiser avec le travail », lui ai-je répondu. « Alors ce sont des fantômes… ».

Pourquoi pas : après tout, les fantômes sont assez légers, et se dirigent facilement vers le haut !!

Vie quotidienne


J’apprécie lorsque mes élèves me font remarquer combien la vie quotidienne est propice à appliquer la Technique Alexander. Le champ d’observation est infini : il peut nous arriver de nous brosser les dents avec trop de brutalité ; de boire en baissant notre visage vers le verre au lieu de le porter  doucement à nos lèvres ; de casser notre dos en voulant regarder ou atteindre un objet haut placé, de nous avachir dans le canapé devant le téléviseur, de nous crisper sur le volant de notre véhicule…Dans toutes ces situations pourquoi se précipiter, pourquoi perdre notre relation dynamique naturelle tête/cou/dos, pourquoi générer trop de tensions inutiles donc nuisibles.

Contentons-nous d’observer notre fonctionnement, de nous questionner sur la manière dont nous nous utilisons, et de penser à nous donner un temps d’arrêt, avec la perspective de nous y prendre autrement.

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