…aujourd’hui peut-être, demain ce sera vachement mieux » (Début de la chanson « Aujourd’hui la crise » de Jaques Higelin).
Parfois, mes élèves, au cours d’une leçon de Technique Alexander, m’annoncent « c’est dur » avant de travailler sur un processus simple comme se tenir en équilibre sur une jambe, s’accroupir, éviter de bloquer la respiration pendant un mouvement, … ! Je les invite alors à marquer un temps d’arrêt et remplacer cette pensée par « c’est inhabituel ».
L’hypothèse est que lorsque l’on pense « c’est dur », alors que l’on n’a encore rien fait, on s’est déjà tendu, crispé, arc-bouté pour faire face à la difficulté (même si les mouvements externes sont infimes, même si la difficulté est plus perçue que réelle).
Toute tension mentale se traduit par une tension physique.
Puis je propose de compléter cette pensée par une système de pensées centré sur eux-mêmes, à savoir « Je laisse mon cou libre, pour permettre à ma tête de se diriger vers l’avant et vers le haut, et à mon dos de s’allonger et s’élargir. » Ces pensées sont une occasion de stimuler l’ouverture, l’expansion, la détente, notamment avec les mots « laisser », « permettre », et les idées du dos qui s’allonge (c’est à dire que les vertèbres ne sont pas tassées) et s’élargit (les épaules ne sont pas resserrées vers l’avant avec le torse avachi ou tirées vers l’arrière comme dans un garde-à-vous ).
Cela veut-il dire que la Technique Alexander nous incite à méconnaître les difficultés ? Évidemment non : marquer un temps d’arrêt, et revenir à soi avec des pensées constructives a pour conséquence de développer notre attention, à nous-même comme à ce qui nous entoure. Notre capacité à raisonner et à accomplir avec plus de calme les choses difficiles ou perçues comme difficiles en sera développée.

L’attention à soi, un bon programme en début d’année !